La nuit du vendredi 4 au samedi 5 avril 2025 a été une fois de plus funeste pour la capitale congolaise. Une pluie torrentielle s’est abattue surla capitale Congolaise, provoquant d’importantes inondations qui ont causé des dégâts matériels et emporté la vie de 33 personnes, selon un communiqué officiel de la Primature. 47 autres ont été hospitalisées. Selon les informations obtenues sur place à Kinshasa, les communes de Ngaliema, Mont-Ngafula ainsi que le district de la Tshangu figurent parmi les zones les plus touchées par cette catastrophe.
Face à ce drame, le Dr. Debora Kayembe, juriste, militante des droits humains et figure engagée dans la lutte pour une gouvernance responsable, a élevé la voix pour dénoncer les manquements répétés des autorités congolaises. Dans une déclaration ferme, elle pointe du doigt l’inaction chronique de l’État, son improvisation permanente dans la gestion de la ville et son absence de vision à long terme. Pour elle, les inondations qui endeuillent régulièrement Kinshasa ne relèvent pas seulement de phénomènes naturels ou du changement climatique, mais sont surtout la conséquence directe d’une mauvaise gouvernance, d’une urbanisation chaotique et d’une irresponsabilité manifeste de l’administration publique.
Pour le Dr. Debora Kayembe, ces pertes humaines sont le résultat d’un système qui refuse de planifier, de prévenir et d’investir sérieusement dans l’infrastructure urbaine. Elle rappelle qu’en 2024 déjà, lors d’un épisode similaire d’inondations à Kinshasa, elle avait alerté les autorités via son compte X (anciennement Twitter) et à travers ses interventions dans des espaces de discussions numériques (Twitter, Instagram et Facebook). À l’époque, elle avait mis en garde contre les conséquences d’une politique urbaine incohérente, dénonçant l’absence d’un plan directeur d’aménagement du territoire et le manque de contrôle face aux constructions anarchiques, souvent érigées sur des zones à haut risque.
Elle insiste sur le fait que l’État porte la responsabilité première de cette situation. Laisser se construire des habitations sur des sites impropres à l’urbanisation, tolérer la dégradation des réseaux de drainage et attendre que le pire se produise avant de d’agir, démontre un mépris flagrant pour la vie humaine. Gouverner, rappelle-t-elle, c’est prévoir. Attendre l’urgence pour agir, c’est tâtonner dans sa gestion.
Le Dr. Debora Kayembe présente ses condoléances aux familles endeuillées. Elle déplore que des citoyens, déjà confrontés à une précarité multiple, paient de leur vie l’incompétence des institutions censées les protéger. Elle appelle à une réforme urgente, rigoureuse et structurée de la politique de gestion urbaine de Kinshasa, ainsi qu’à une responsabilisation des décideurs publics.
Pour elle, il ne s’agit plus de commenter les conséquences d’une tragédie annoncée, mais d’exiger des mesures concrètes et durables. Ce drame ne doit pas être un événement de plus sur la longue liste des catastrophes oubliées. Il doit devenir un signal d’alarme. Et si rien n’est fait, il faudra dire avec fermeté que l’État aura choisi de se rendre complice de nouvelles pertes humaines.
La population congolaise mérite une capitale à la hauteur de ses aspirations, une ville protégée, pensée, organisée.