Le vendredi 14 février 2025, Ruth Mambueni Bundu a marqué une étape importante de sa vie académique en soutenant brillamment son mémoire à l’Université de Kinshasa, dans la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion, Département des Sciences Économiques, Option Économie Monétaire. En présence de ses parents, des invités et d’autres recipiendaires, elle a présenté ses recherches qui ont porté sur : « La politique monétaire et sphère réelle en RDC : Analyse par le canal du taux directeur de 1990 à 2022 ». Ce travail a non seulement retenu l’attention du jury mais a également été salué sur place, par des experts en économie et ses collègues économistes.
En effet, dans un contexte économique en constante évolution, la politique monétaire est un outil fondamental pour réguler les activités économiques, stabiliser les prix et promouvoir la croissance. C’est dans cette optique que Ruth Mambueni a orienté ses recherches, en se penchant sur le rôle de la Banque Centrale du Congo (BCC) dans la gestion de l’économie nationale. Son mémoire a analysé comment les décisions de la BCC, notamment à travers le taux directeur, influencent la croissance économique et le bien-être des Congolais.
Les grandes lignes de ses recherches
Le travail de la chercheuse en économie, Ruth Mambueni Bundu, s’est articulé autour de deux questions majeures :
- Quel est l’impact de la politique monétaire via le canal du taux directeur sur la sphère réelle en RDC ?
- Quel est l’effet de l’accroissement de la masse monétaire sur le rythme de croissance économique du pays ?
Ces interrogations ont été explorées à travers des hypothèses précises, soutenues par les travaux de grands économistes comme Mankiw (2014) et Friedman et Schwartz (1963), qui ont permis à Ruth de démontrer l’importance du taux directeur et de la masse monétaire dans la dynamique économique de la RDC.
Pour ce faire, Ruth Mambueni a utilisé le modèle ARDL, qui lui a permis d’examiner les relations complexes entre le taux directeur, la masse monétaire, les exportations nettes et la formation brute de capital fixe sur la période de 1990 à 2022. Les résultats ont mis en évidence une interaction significative entre ces variables, confirmant que des hausses du taux directeur et une croissance excessive de la masse monétaire peuvent nuire à la croissance économique du pays.
Au cœur de son travail, l’économiste Ruth Mambueni a démontré que :
- Hypothèse 1 : Une augmentation du taux directeur entraîne une diminution du PIB par habitant. Selon le coefficient de -0,0429 avec une valeur p de 0,0101, cette hypothèse est confirmée, soulignant l’impact négatif des taux d’intérêt élevés sur l’investissement et la consommation.
- Hypothèse 2 : Le taux de croissance de la masse monétaire influence négativement la dynamique économique de la RDC. Avec un coefficient de -0,2796 et une valeur p de 0,0000, cette hypothèse se trouve également validée, mettant en lumière les effets délétères de l’inflation et de la dépréciation monétaire sur la stabilité économique.
Son analyse a également révélé des défis spécifiques à l’économie congolaise, tels que la dollarisation et l’inefficacité des canaux de transmission de la politique monétaire. Ces obstacles limitent la capacité de la Banque Centrale à stimuler la croissance économique, malgré des réformes monétaires ambitieuses.
Ruth Mambueni n’a pas seulement dressé un état des lieux des défis économiques de la RDC, elle a aussi proposé des solutions concrètes pour améliorer l’efficacité de la politique monétaire. Elle a souligné la nécessité pour la Banque Centrale du Congo de renforcer sa communication avec les institutions bancaires et de réexaminer son taux directeur pour favoriser l’investissement et la consommation.
L’une des conclusions les plus importantes de ses recherches réside dans l’appel à une approche plus équilibrée et adaptée aux spécificités de l’économie congolaise. En effet, une politique monétaire trop rigide pourrait, selon Ruth Mambueni, freiner la croissance économique au lieu de la stimuler, en particulier si elle ne prend pas en compte les particularités structurelles du pays.
Une distinction méritée
Après une soutenance remarquée, les membres du jury ont salué l’excellence du travail de Ruth Mambueni Bundu, lui attribuant la mention « Plus grande distinction ». Une reconnaissance amplement méritée pour une étudiante qui a su allier rigueur scientifique et engagement envers l’avenir économique de son pays.
Son parcours, exemplaire tant par sa rigueur intellectuelle que par sa contribution significative à la réflexion économique en RDC, augure de grandes perspectives pour cette jeune économiste. Avec un tel bagage académique, Ruth Mambueni est appelée à jouer un rôle majeur dans la politique monétaire et économique de la République Démocratique du Congo.
