Lors de la 12e réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 4 octobre 2024, le Ministre de la Santé publique, hygiène et prévoyance sociale, Monsieur Roger Kamba, a annoncé la création d’un centre de traitement ambulatoire renforcé à la prison centrale de Makala. Ce centre servira à fournir des soins immédiats et continus aux détenus malades et blessés en attendant la construction d’un hôpital moderne destiné à répondre aux besoins médicaux des prisonniers.
Cette initiative, qui représente une avancée dans l’amélioration des conditions carcérales en RDC, intervient à un moment critique, notamment après les vives réactions du Dr. Debora Kayembe, suscitées par le récent désengorgement de la prison centrale de Makala.
En septembre dernier, la décision du Ministre de la Justice, Constat Mutamba, de libérer 1.685 prisonniers souffrant de diverses maladies dans le cadre d’une opération de désengorgement avait provoqué de vives préoccupations au sein de la société civile. Dr. Debora Kayembe avait alors exprimé publiquement ses réserves quant aux conséquences potentielles de cette libération massive, mettant en garde contre le risque d’une contamination accrue de la population kinoise, mais aussi la possibilité d’une recrudescence de l’insécurité.
Elle avait alors souligné l’urgence d’une prise en charge adéquate des détenus malades avant toute libération, insistant sur le danger que représentait la libération de prisonniers sans soins médicaux appropriés. Sa voix, bien que critique, visait à protéger à la fois les droits des détenus et la sécurité publique.
Aujourd’hui, la mise en place de ce centre de traitement renforcé est perçue par Madame Debora Kayembe comme une réponse directe à ses préoccupations, comme à celles de nombreux congolais. Elle salue cette décision qu’elle considère comme une mesure équilibrée de la part du gouvernement via le Ministère de la santé.
Elle a également rappelé que les conditions sanitaires dans les prisons demeurent un enjeu majeur en RDC, avec des taux de surpopulation extrêmement élevés et un accès limité aux soins de santé. Ce centre ambulatoire renforcé, bien qu’il ne soit qu’une solution provisoire, représente une meilleure solution pour limiter le danger.
Dr. Debora Kayembe réaffirme son engagement en faveur de la justice sociale et des droits humains, tout en appelant le gouvernement à poursuivre les efforts pour améliorer les conditions de vie des détenus, qui, malgré leurs situations, restent des êtres humains dont les droits doivent être protégés.